Hamid Al-Ezzo
Réfugié
Aujourd’hui, Homs est à terre. Dévastée. Je ne reconnais plus ma ville. C’était un endroit tranquille où l’on ne risquait jamais rien. Ma vie en Syrie était si douce que je n’avais pas imaginé une seule seconde quitter un jour mon pays.
Si nous sommes partis, avec ma femme Madina, c’est pour donner la chance à nos 3 filles d’avoir un avenir. Je vous le raconte comme ça mais c’est inimaginable les horreurs qui se produisent là-bas. C’est effroyable.
Nous sommes arrivés en France il y a 4 mois. Nous vivons sous une tente près du périphérique, à la Porte de Saint-Ouen. Les enfants, quel que soit leur âge, ont besoin d’un abri, d’un foyer. Parfois mes filles me disent qu’elles veulent aller à l’école mais malheureusement je suis obligé de leur dire qu’elles ne le peuvent pas : « Il n’y a pas d’école ici pour vous ».
Souvent les gens viennent nous voir. Ils nous aident, ils donnent ce qu’ils peuvent. Pas forcément de l’argent ou un abri. Parfois juste de la considération.
J’aime cette France-là, le pays des droits de l’homme. Mais à la minute même où j’apprends que mon pays n’est plus en guerre, j’y retourne tout de suite. Rien que de penser à Damas, ça me brise le cœur. Je ne peux même pas en parler sans pleurer.